Le Mabe
Etapes de fabrication du Mabe
Polynésie Française 2011 – Iridescence ®
La Polynésie Française
Ce nom évoque à lui seul, le paradis terrestre.
Composée d’iles et d’atolls somptueux, tels que, Tahiti, Moorea, Bora Bora ; la mythique avec son lagon d’une beauté inégalée, Maupiti la plus préservée, Tahaa, Raiatea la sacrée, Rangiroa et Fakarava considérées comme le « must » des plongeurs.
Découverte par Wallis, Bougainville et Cook, aimée de Brel et Gauguin, courtisée par beaucoup, elle abrite dans ces atolls des Tuamotus et des Gambier une variété d’huitre « la Margaritifera ».
Dès la fin du 19ème on en exploita le nacre pour en faire des boutons. Il arrivait que l’on découvre fortuitement des perles noires de grande valeur. On estime qu’il fallait ouvrir plus de 15’000 huitres perlières pour trouver une perle fine.
La culture de Mabe a démarré dans les années 1960, a connu un pic dans les années 80 et s’est maintenue à ce jour grâce à un petit groupe de passionnés. Les quantités cultivées sont actuellement très limitées et en font un produit d’exception. Il faut savoir que pour une production annuelle de 10’000 nucléus seuls 15-20% de la récolte seront de qualité supérieure.
La perle noire était déjà renommée pour sa valeur, due notamment à sa rareté et à son utilisation pour les parures impériales ou royales, ce qui la fit qualifier de « Perle des Reines » et « Reine des Perles ».
La plus connue de ces perles fines est la fameuse perle noire « Azra » qui constitue le centre d’un collier qui faisait partie des joyaux de la couronne de la Russie, tsariste.
En Chine impériale, la perle noire, symbole de la sagesse, était gardée entre les dents d’un dragon qu’il fallait vaincre pour la mériter.
La culture des perles commence dans les années 1920 mais s’est surtout développée dans les années 1960 grâce au savoir-faire des spécialistes japonais.
Moins connu, mais particulièrement intéressant par sa taille, que par sa diversité de formes possible, le « Mabe », demi-perle, a été popularisé par Coco Chanel qui en créa des boucles d’oreilles.
Voici les étapes principales d’un Mabe
La première consiste à capter les larves d’huitres qui se déplacent dans les lagons au gré des courants marins. Le captage se fait en général par immersion de support réalisée en combrière agricole sur lesquelles viendront se coller les larves qui deviendront au bout de deux ans de soins constants, des « Juvéniles » potentiellement récoltables pour la mise en élevage. Environ 50% pourront être cultivées.
Deux ans séparent cette nacre domestiquée prête à être greffée de la larve aux chances de survie très limitées. Pour le perliculteur, deux ans de surveillance constante, de plongée, même parfois d’angoisse devant tant d’incertitude liée aux éléments naturels : tempête, parasite…
La seconde, dite de l’étape du détroquage consiste à récolter les « juvéniles » et à découper sans l’arracher le byssus, qui raccorde chaque nacre à son collecteur à l’aide d’un couteau ou hachette.
La troisième étape, le nettoyage consiste à éliminer les organismes fixés sur la valve par des moyens mécanique, couteau. Brosse…. Cette opération essentielle de l’élevage a pour but de fournir à la nacre l’espace propice à son développement par un meilleur accès à sa nourriture, qui dépend directement du volume d’eau filtrée. En effet la croissance d’une nacre propre est considérée comme plus rapide et plus homogène.
Si les nacres sont saines et de belles couleurs, elles seront ensuite préparée pour l’étape du collage.
Généralement, un demi-nucléus est utilisé et deviendra le coeur du Mabe. D’autres formes sont aussi employées, coeur, poire….
Le lien qui unissait la « Juvénile » à son collecteur au moyen du byssus va être recréé par l’intermédiaire d’un fil nylon passé dans un orifice percé puis noué à un chapelet d’élevage.
Quatrième étape, Les Nacres, Juvéniles, sont ensuite remises à l’eau sur des chapelets ou dans des paniers. Elles y resteront de 10 à 14 mois, durant lesquels la nacre va se développer et recouvrir la pièce qui a été collée. Au bout de 10 mois un échantillon de nacre sera prélevé pour contrôler que les pièces collées aient bien été recouvertes pour être récoltée. A la suite de ce contrôle, Il se peut que le temps d’élevage doive être prolongé du fait d’une croissance retardée. Les causes de ce retard sont en général d’ordre climatique, le régime des vents, de l’ensoleillement et des précipitations déterminant la quantité de phytoplancton filtrable par l’huitre.
La récolte est la dernière étape qui se déroule ai sein de la ferme, l’aboutissement de plus de trois années d’efforts. Une surprise pour chaque huitre ouverte.
Les Mabes seront récoltés, la couche nacrière produite par l’huitre séparée de la coque, puis collés sur une plaquette en nacre et mis en forme à l’aide de meules adaptées avant commercialisation.
L’étape finale, sera la mise en valeur des Mabes dans des ateliers de bijouterie pour ensuite être proposés à une clientèle à la recherche d’originalité, d’exclusivité, de beauté et de noblesse.